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N°47
Mars 2004


LE DROIT A AVOIR UNE PATRIE                                     camille-paul cartucci, metz
La patrie, pays des pères et terre des ancêtres est une extension du milieu et du monde familial, et elle est indispensable à tout être humain. Aucun homme ne peut vivre déraciné, sans liens vitaux avec un territoire qui lui donne son identité culturelle, ses modes de vie, sa langue, sa lignée, son plus large chez-soi, son histoire.

Certes, dans le contexte actuel d'une volonté générale d'abolir les frontières et d'assurer la libre circulation des biens et des personnes entre pays multiples, cette idée n'est plus tellement à la mode. Mais si elle est un luxe pour ceux qui ont un pied-à-terre national assuré, elle est une nécessité pour tous ceux qui sont expulsés de partout et reconnus nulle part comme des hommes à pleine part d'humanité. Sans feu ni lieu, aucun être humain ne saurait survivre dignement sans être livré à l'errance et à l'insécurité de la rue.

Mais la notion de patrie ne signifie pas le repli sur son territoire et l'enfermement dans des frontières nationales. La notion de patrie implique son ouverture sur l'univers sans frontières des cultures. Le patriote qui aime sa patrie et serait prêt à mourir pour elle est un citoyen du monde. Il est prêt à donner sa vie pour que les nations ne se neutralisent pas ou ne se détruisent pas au nom du concept étroit de patrie, monde fermé, mais pour que la terre entière devienne, de proche en proche, la patrie de tout homme qui vient en ce monde.

Voilà pourquoi rien n'est plus contraire à l'idée de patrie que le rejet de l'étranger et les idéologies du refus de l'autre que soi.
Ainsi le nationalisme exacerbé qui est l'attitude de ceux qui exaltent à l'excès le particularisme socioculturel de la nation ou des provinces, et qui par le fait revendiquent pour leur pays une souveraineté qui les couperait du concert politique des nations et de la solidarité internationale. On en vient vite, par ce biais, à faire du frontalier un ennemi héréditaire ou à le mépriser comme un groupe humain sous-développé.
Ainsi le racisme qui consiste à affirmer la supériorité d'une race sur une autre au nom de caractéristiques ethniques ou de critères biologiques tels que la pigmentation de la peau, la forme du crâne, la morphologie physique, le schéma corporel. On en vient à affirmer la supériorité d'une race sur une autre, à développer le mythe du surhomme dominateur, régulateur de tous les droits, entre autres le droit de faire disparaître toute race prétendue inférieure. Le mythe outrancier et condamnable du racisme a provoqué de tels cataclysmes durant la guerre que personne ne souhaite voir ressurgir, sous quelque forme que ce soit, son masque odieux, brutal et terrifiant.
Ainsi l'antisémitisme dont les conséquences horrifiantes ont coûté la dignité et la vie à des millions de juifs durant la dernière guerre. Traqués pour le seul motif d'être juifs, ces êtres humains innocents, victimes de préjugés sociaux et pseudo-religieux millénaires, furent exterminés sans pitié, sans défense et sans témoins comme des maudits indignes d'exister.

Rien ne peut justifier le mépris de l'homme, de tout homme, ni le retour ou la justification de ces comportements barbares ou d'exclusion au nom de la religion ou de la civilisation dite chrétienne. L'humanité est riche de ses différences ethniques et de ses cultures diverses. Le respect et le droit de tous à vivre ensemble, au jour le jour, à égalité de droits et de dignité, avec leurs richesses particulières, est la seule route à suivre pour vivre ensemble en paix et pour être heureux.

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Il était une fois....deux amis qui marchaient dans le désert. A un moment, ils se disputèrent et l'un des deux donna une gifle à l'autre. Ce dernier, endolori mais sans rien dire, écrivit dans le sable : "Aujourd'hui mon meilleur ami m'a donne une gifle". Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent un oasis, dans lequel ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva. Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre : "Aujourd'hui mon meilleur ami m'a sauve la vie". Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda : "Quand je t'ai blessé, tu as écrit sur le sable, et maintenant tu as écrit sur la pierre. Pourquoi ?" L'autre ami répondit: "Quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire dans le sable, où les vents du pardon peuvent l'effacer. Mais quand quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, où aucun vent ne peut l'effacer. Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre. Envoie cette phrase aux gens que tu n'oublies pas et souviens-toi de la faire retourner à la personne qui te l'a envoyée. Si tu n'envoies cette phrase à personne, cela signifie que tu es pressé et que tu en as oublié tes amis. Prends-toi du temps pour vivre..."

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Pont de Normandie


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