N°45 |
"Le développement est le nouveau nom de la Paix ".
camille-paul cartucci, metz
Il ne faut pas confondre développement et croissance:
la croissance concerne les biens économiques dont peuvent disposer les citoyens
d'un pays pour bien vivre; le développement concerne l'ensemble des biens
spirituels ou culturels que leur procure l'histoire d'une nation et qui permet
à tous de développer leur liberté intérieure.
Le rôle de l'éducation est d'ouvrir à chacun les voies de son développement
personnel et de ses relations sociales harmonieuses et paisibles. La paix
intérieure et extérieure est à ce prix. Et elle est la condition pour que
vive et se construise dans la justice la communauté vivante des hommes
solidaires de l'édification progressive de la cité.
Or l'humanité est traversée et meurtrie par de profondes inégalités et de graves injustices (nationales et internationales), issues de la révolution industrielle. Celle-ci a bouleversé de fond en comble les structures des sociétés traditionnelles qui vivaient, tranquilles, dans leurs villages et à partir de l'agriculture, selon les lois et les limites d'une économie de subsistance millénaire. Chacun cuisait son pain à la sueur de ses bras. La révolution industrielle, qui a été pour l'humanité une étape décisive de son histoire, a divisé le monde en deux camps adverses : d'un côté celui des groupes sociaux développés, détenant par le fait les clés de leur pouvoir dominant et de leurs richesses et, de l'autre, les pays et les groupes sous-développés (pudiquement dénommés pays "en voie de développement") qui, dans leurs extrêmes, sont en proie à tous les maux qu'engendrent le non-emploi, le chômage, la marginalisation et la misère (faim, maladies endémiques, asthénie sociale, etc). Le Tiers-Monde est né de l'industrialisation massive du monde occidental.
On trouve donc d'un côté des pays aux économies développées, ayant atteint un certain niveau de croissance, c'est-à-dire disposant d'une quantité de biens consommables progressant à un rythme supérieur à celui de la croissance de la population (ce qui explique la qualité du niveau de vie de ces bénéficiaires et la palette de leurs richesses disponibles, tels le confort, l'instruction, les loisirs, etc). De l'autre, on est en face de pays aux économies sous-développées, ayant un niveau de croissance inversé: la population augmentant plus massivement que la production, l'appauvrissement progressif et la dégradation du niveau de vie s'étendent à des couches larges de la population et vont s'accélérant (la baisse de production engendre les maux sociaux les plus insupportables que sont la faim, la malnutrition, les maladies endémiques, l'inertie devant le futur, la lutte pour la vie, l'accumulation des dettes, etc).
Le Catéchisme catholique dit ceci (p.499): "Il faut
substituer à des systèmes financiers abusifs sinon usuraires, à des relations
commerciales iniques entre les nations, à la course aux armements, un effort
commun pour mobiliser les ressources vers des objectifs de développement moral,
culturel et économique en redéfinissant les échelles des valeurs.
Les nations riches ont une responsabilité morale grave à
l'égard de celles qui ne peuvent par elles-mêmes assurer les moyens de leur
développement. C'est un devoir de solidarité et de charité; c'est aussi une
obligation de justice si le bien-être des nations riches provient de ressources
qui n'ont pas été équitablement payées"
L'aide directe (qui est une réponse appropriée à des
besoins immédiats), ne suffit pas à réparer les graves dommages qui
résultent des situations de dénuement ni à pourvoir durablement aux besoins.
Il faut aussi réformer les institutions économiques et financières
internationales pour qu'elles promeuvent mieux des rapports équitables avec les
pays moins avancés."
Le développement complet de la société humaine, qui
multiplie les biens matériels, doit les mettre au service de la personne
humaine et de sa liberté. Il fait croître le respect des identités
culturelles et l'ouverture à la transcendance. Un nouvel ordre économique
international doit pouvoir contribuer à instaurer une nouvelle organisation des
sociétés et des nations, selon des orientations plus conformes au projet de
Dieu sur l'unité de l'humanité, et dont l'Eglise, de par la volonté du
Christ, est le moyen et le signe.
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Les JOURS FERIES. "Il existe en France 11 (13
pour l'Alsace-Moselle avec le Vendredi-Saint et la st Etienne) jours fériés :
- cinq sont des jours républicains: 1/1er janvier - 2/1er mai - 3/8 mai - 4/14
juillet - 5/11 novembre; six sont des jours à référence religieuse : 1/lundi
de Pâques - 2/Ascension 3/lundi de Pentecôte - 4/15 août - Assomption 15 -
5/1er novembre - Toussaint - 6/25 décembre - Noël - 7/ 26 décembre St
Etienne - (8/Vendredi-Saint). Sont dites "fêtes mobiles" la
Toussaint, Noël, l'Ascension et l'Assomption.
C'est beaucoup, mais c'est bien ainsi. Passons sur les jours républicains
qui relèvent des choix et de la décision des gouvernants et des citoyens.
Mais parlons des jours fériés à référence religieuse.
Logiquement, dans un pays foncièrement laïc,
où la laïcité est la 3ème vertu de la République, ces jours fériés
devraient être supprimés. Or, au nom des droits acquis et des sacro-saints
avantages hérités, aucun de ceux qui en bénéficient ne voudront y toucher.
Par idéologie, on est contre tout ce qui sent la religion ; par intérêt, on
affirme que la religion n'a pas d'odeur. Je me souviens de la réflexion d'un
prof d'université consultant son calendrier d'année et s'écriant, à la
stupéfaction de tous: "Chouette, l'an prochain, l'Ascension tombe de
nouveau un jeudi..". Culture universitaire, quand tu nous tiens...! Alors ?
Selon quelle logique proteste-t-on ?
Les catholiques, pour lesquels ces jours avaient été instaurés, ne
seraient pas les derniers aujourd'hui à être d'accord pour réaménager un peu
tout cela: quel intérêt religieux ont le lundi de Pâques, de Pentecôte, le
jeudi de l'Ascension (les offices pourraient avoir lieu le soir pour les
quelques pratiquants qui y croient encore), le jour de l'Assomption (hormis la
Corse pour laquelle, anniversaire de la naissance de Napoléon oblige, elle est
une fête insulaire nationale), le jour de la Toussaint (à fêter le 1er
dimanche de novembre), voire le jour de Noël (à fêter le dimanche comme en
2005).
Les jours chômés se justifiaient en nombre lorsque les congés payés
n'existaient pas, lorsque les chrétiens pratiquants étaient majoritaires et
que les offices avaient tous lieu le matin. Mais aujourd'hui....?!
J'ajoute que si le dimanche demeure un jour chômé, ce n'est pas pour les
beaux yeux de la religion, mais c'est parce que la religion a eu dans ce cas la
fonction sociale de défendre les congés payés. Or tel n'est pas son rôle.
Mais sans cette fonction, il est vrai, on aurait sacrifié depuis longtemps le
jour du Seigneur sur l'autel de la flexibilité.
La société évolue et son rapport au travail, à l'argent, au temps
libre, aux commémorations et à la religion aussi. Depuis 1982, les Français
ont droit à 5 semaines de congés payés. Si on y ajoute les 11(13) jours
fériés, ça fait presque 7 semaines.
En tout cas, ceux qui veulent "commémorer" des événements
sociétaires majeurs n'ont pas besoin d'un jour chômé pour le faire....Et ceux
qui ne veulent pas qu'on touche aux avantages hérités des anciennes pratiques
religieuses, au nom de quoi le font-ils ?
Pour l'instant, pour financer les mesures de solidarité en faveur des
personnes âgées (comme la vignette automobile dans le passé), on a émis
l'idée de supprimer "un" jour férié en France. Et déjà la
polémique enfle, enfle. Pourtant, les Italiens ont supprimé en 1977, pour
relancer leur économie, la st Joseph le 19 mars et la saint Pierre et Paul le
29 juin. En 1994, les Allemands ont également supprimé le jour religieux du
"Buss und Bettag", "jour de pénitence et de prière", en
novembre, pour financer l'allocation dépendance des vieux. Personne n'en est
mort."
camille paul cartucci
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Il faut lire la succulente réponse que j'ai reçue de Mme...de.Herny, dont
voici le contenu: "Ce monsieur n'est pas de religion catholique et, dans ce
cas, il est tout excusé. Sinon, qu'il révise son catéchisme: à savoir que
l'Ascension, l'Assomption, la Toussaint et Noël sont quatre grandes fêtes
fixes du calendrier liturgique; et en aucun cas, quoiqu'en pense ce monsieur,
elles ne seront fêtées un dimanche. Il ne parle pas de changer Noël,
peut-être que pour lui, c'est le père Noël et qu'il y croit encore (...)
Pourquoi n'a-t-il pas proposé de supprimer les fériés du 1er mai, du 8 mai et
du 14 juillet, cela ferait le même compte et ne choquerait pas certaines
personnes. Tout ceci sans rancune....". Adorable........cpc