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N°42
Octobre 2003


Les DROITS DE L'HOMME                                                          camille paul cartucci, metz

Au moment même où s'ouvrait la première session du Concile Vatican II (octobre 1962), le monde connaissait une crise majeure: l'affrontement entre J.F. Kennedy et Nikita Krouchtchev à propos des fusées soviétiques à Cuba, qui pouvait à tout instant déclencher une guerre thermonucléaire.
Le très regretté pape Jean XXIII était intervenu auprès de ceux qui avaient alors à décider du sort de la planète. C'est sans doute à cette occasion qu'il décida d'écrire, en 1963, la première encyclique qui ne s'adressait pas seulement aux catholiques, mais à "tous les hommes de bonne volonté". Elle s'appela "Pacem in Terris". Ce texte, véritable charte chrétienne des droits universels, inviolables et inaliénables de l'homme, a défini les grandes orientations à partir desquelles devrait s'édifier, en droit, la communauté mondiale des nations, riche de la parenté profonde qui existe entre les êtres humains et des particularismes ethniques et culturels qui les diversifient.
En ce 40ème anniversaire de la publication de l'encyclique, tous les chrétiens sont invités à retravailler ce document historique si actuel et à tenter de le mettre en pratique.

Et le thème central des Droits de l'homme protégés et définis par le Droit y est particulièrement important.

Une reconnaissance au long cours

L'histoire de la définition universelle des Droits de l'homme est implicitement aussi ancienne que l'histoire de l'humanité. Mais ce sont surtout les univers modelés par la culture judéo-chrétienne, l'Europe, l'Amérique du Nord et, par elles, l'Amérique latine, qui ont le plus tenté de répondre à la question: "Qu'est-ce qui justifie que l'homme bénéficie de droits spécifiques? Comment peut-on concilier droits individuels et droits sociaux ? Avant le milieu du XXème siècle, ni les pays arabes, ni l'Afrique ni l'Asie ne se sont reconnus dans cette recherche.

Avant l'ère chrétienne, le Code d'Hammourapi avait déjà codifié de nombreuses règles concernant la vie sociale, en particulier concernant l'étranger. A Athènes (malgré les débuts de la démocratie) comme à Rome, il n'existait guère de droits personnels précis pour l'homme de la Cité. Les libertés politiques étaient encadrées par un pouvoir impérial omnipotent et le citoyen ne pouvait guère s'opposer à un système juridique tout entier mis en place pour le "salut du peuple romain" (SPQR salus populusque romanus).

Le christianisme insuffla petit à petit dans ce système autoritaire et inégalitaire un esprit quasi subversif, celui de l'égalité entre tous: il n'y a plus de différence de race, de religion, de sexe, de condition entre les hommes créés à l'image de Dieu et tous égaux en dignité et en destinée: "Il n'y a plus ni juif ni grec, ni esclave, ni homme libre" (st Paul).

Au Moyen-Age, la CHARTE de Jean sans Terre, de 1215, proclame plusieurs libertés:
- des libertés individuelles; - des libertés (ou franchises) d'ordre social: liberté de l'Eglise d'Angleterre, de la Cité de Londres, des autres villes, libertés sur lesquelles le prince reconnaît ne pas avoir d'emprise;
- une liberté fondamentale est proclamée: le droit à l'INNOCENCE, tant que n'est pas intervenu un jugement équitable;
- la liberté de circulation des marchands, puis de toute personne.

Le BILL of RIGHTS du 13 février 1689, rédigé par le Parlement anglais et soumis à la signature de Guillaume d'Orange, vise à limiter le pouvoir royal et la "prérogative" invoquée par l'absolutisme du prince.

Temps modernes: préparée par les théoriciens du Droit naturel et les Philosophes du Contrat Social et, plus lointainement, par les Scolastiques de la Renaissance (Victoria et Suarez), l'idée des Droits de l'homme apparaît comme une force politique à la fin du 18ème siècle. Ce qui est nouveau, c'est moins le contenu de ces droits que leur justification: au lieu de se référer à des précédents historiques, on invoque l'évidence de la Raison universelle et de la Nature humaine: ce sont des droits "naturels" qui s'imposent de soi et absolument. Non seulement la liberté doit être garantie par l'autorité, mais elle est la source première de l'autorité et doit se confondre avec elle. Il s'agit bien de la liberté des individus (Rousseau, Locke) en face de l'Etat et en lutte contre le pouvoir absolu et arbitraire des monarques.
a) Etats-Unis
: la "Déclaration d'Indépendance du 4 juillet 1776" (puis la "Constitution de l'Union américaine" du 17 septembre 1787 avec les 10 premiers amendements relatifs aux libertés (1791). "Nous tenons pour évidentes ces vérités: que tous les hommes ont été créés égaux, qu'ils ont été doués par le Créateur de Droits inaliénables entre lesquels sont la vie, la liberté et la poursuite du bonheur".
b) France : des déclarations en cascade :
- "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" (adoptée par la Constituante le 20 août 1789),
- "Déclaration des Droits de l'homme", par la Convention, le 28 mai 1793, puis par la Constitution du 5 Fructidor de l'an III (22 août 1795),
- "la Constitution de 1958"
: simple référence aux déclarations antérieures.

c) à travers le monde
1948 (le 10 décembre):
à l'ONU, "Déclaration universelle des Droit de l'Homme". Il y a des nouveautés: on proclame l'égalité complète entre l'homme et la femme; le droit au travail, au juste salaire, au repos et aux loisirs, à la culture, à la sécurité sociale. Autre nouveauté: tous les Etats-membres de l'ONU sont invités à travailler en commun "à l'avènement d'un monde où tous les êtres seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère". On est loin du compte.....
1950:
"Convention européenne des Droits de l'Homme" (+ protocole additionnel de 1958).
1963
: le pape Jean XXIII publie l'encyclique "Pacem in Terris".

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Vie paroissiale
Baptêmes.
Ont été baptisés à l'église st Symphorien
Mike LAGARDE, le 15 juin 2003
Thomas GROSCLAUDE, le 07 septembre 2003

Mariages. Se sont donnés le sacrement de mariage
Alain GUTH et Séverine FALIERE le 12 juillet 2003-09-18
Mathieu RIEHL et Françoise TARILLON le 06 septembre 2003

Funérailles. Ont reçu des funérailles chrétiennes
Raymond MITJAVILLE, le 02 août 2003
Nicole BETTINGER, le 03 août 2003
Gérard LECOQ, le 13 août 2003

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Notre soeur AGNES-Marie a fêté le 14 septembre, à l'église et autour d'un buffet, ses 91 ans d'existence et ses 70 de vie religieuse (noces de platine) dans la Congrégation de ste Chrétienne. Félicitations. Que le Seigneur la bénisse tous les jours de sa vie. Nos voeux de longue vie l'accompagnent.

A tous, courage et action pour la nouvelle année pastorale qui commence....

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