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La Bible et les merveilles de la Création camille paul cartucci, metz
La Bible célèbre dans toutes ses pages les merveilles que Dieu a faites pour son peuple et pour l’humanité: toutes les beautés du règne minéral, végétal, animal et humain y sont chantées. Elles nous invitent à les chanter à notre tour.
1. Le monde minéral:
a)
les pierres précieuses.
De toutes les splendeurs de la terre, les pierres
précieuses, brillantes et fascinantes, sont les plus durables et les plus
envoûtantes qui aient été élaborées par la nature depuis le début des
ères géologiques. Cailloux luisants dans le lit des rivières ou polyèdres
lisses dans les cavités des roches, ces pierres ont de tous temps ébloui les
humains par leur étincelance, leur formes colorées et leurs facettes
scintillantes. Les princes de ce monde en firent à chaque époque les symboles
inimitables de leur puissance et de leur richesse.
Sur les 2500 espèces que contient le règne minéral, moins
d’une centaine peuvent être qualifiées de « gemmes ». Pour qu’un
minéral soit « gemme », il lui faut réunir un certain nombre de
qualités et de critères: la beauté tout d’abord (intensité de la couleur,
éclat, transparence); puis la dureté et l’inaltérabilité qui assureront la
permanence de cette beauté.
L’usage distingue les gemmes proprement dites, qui peuvent être serties sur
des montures ou des pierres d’ornementation et les pierres précieuses, qui
sont des cristaux remarquables de trois espèces minéralogiques rares et belles
entre toutes: - 1. le diamant, - 2. le rubis (corindon d’un rouge éclatant
(peut-être l’escarboucle) et le saphir (corindon d’un bleu somptueux,
transcrit en lapis-lazuli); - 3. l’émeraude (béryl d’un vert très
foncé).
En dehors de celles-ci, on parle de "pierres semi-précieuses, de pierres
fines, de pierres d’ornementation" (NB:
la perle et le corail appartiennent au règne animal).
La Bible mentionne, à plusieurs reprises, le nom d’une
vingtaine de pierres précieuses ou semi-précieuses (Gn
2:12; 1 R 10:2; Jb 28:12s; Ct 5:14; et surtout Ex 28:17-20 et 39:10-13; Ez
28:13; Apoc 21:18-21s). Mais la gemmologie étant
une science et une technique récentes, la traduction et l’identification
exactes de ces pierres sont à tout le moins incertaines et approximatives. Les
pierres les plus citées sont des quartz (oxyde
de silicium Si 02) à cristaux transparents (comme
l’améthyste ou le cristal de roche) ou à
cristaux de silice fibreux (ainsi la
calcédoine comportant plusieurs variétés comme la cornaline, la sardoine, l’agate-onyx,
la chrysoprase, le jaspe) ou des silicates d’aluminium,
(telles la topaze ou chrysolithe qui
était en fait un péridot jaune-vert); le béryl qui peut être vert
(émeraude), bleu-vert (aigue-marine), rose (morganite) ou jaune (héliodore).
Le vêtement de pierres précieuses qui habillait le roi de Tyr (ou
le jardin-rempart qui entourait son palais) était
le symbole de sa puissance, de sa splendeur, de sa richesse, de son arrogance et
de sa prétention à vouloir se considérer comme un dieu parmi les dieux (Ez
28:12-19).
Il n’est pas sans rappeler le manteau royal du grand-prêtre (Ex
28:17-20), lui aussi décoré de (12) pierres
précieuses (représentant les 12 tribus d’Israël),
rappel sacré et signe permanent de son pouvoir de droit divin et de sa
responsabilité de justice envers le peuple. La confection de ce vêtement
supposait une main guidée par l’Esprit de Jahwé.
Mais c’est l’auteur de l’Apocalypse qui va exploiter en détail le symbolisme flamboyant des pierres précieuses (après Es 54:11-13; Tb 13:16-17). En effet Dieu, un jour proche, va faire descendre du ciel la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle. « Elle resplendira telle une pierre très précieuse » (Ap 21:12). Elle sera ceinturée de puissants remparts. Douze portes permettront au peuple de Dieu d’y pénétrer. Ce sera le peuple de la fin des temps, celui des patriarches, des tribus et des apôtres, convoqué par le Christ. Le matériau riche des 12 assises du mur d’enceinte, qui portent chacune le nom d’un des 12 Apôtres de l’Agneau, sera incrusté de pierres fines dont la rareté, la pureté et la scintillance célèbreront à la fois la gloire éclatante de Dieu et l’ovation jubilante de l’humanité rassemblée et transfigurée par la splendeur de la création nouvelle.
"La nature a des perfections pour montrer qu’elle est
l’image de Dieu et des défauts pour montrer qu’elle n’en est que l’image"
Blaise Pascal, Pensées.
"Il faut se garder d’ôter les défauts d’une pierre précieuse, de
peur d’en ôter aussi les beautés " F.
Bacon
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Croire en l’avenir
Le même Dieu qui s’est manifesté à Elie dans la douceur d’une brise, dans
une voix de fin silence, veille avec la même douceur sur l’Eglise et sur l’ensemble
de l’humanité. Il a fait passer la Mer Rouge, jadis, à des fuyards en quête
de liberté et de terre promise. Il a donné à Jésus de maîtriser la tempête
et de marcher sur les eaux. Il a promis à son Eglise, si elle était fidèle à
l’Evangile, de rester invulnérable face aux tempêtes inévitables de l’histoire.
Confondue trop longtemps avec un système moral ou social, l’Eglise de Jésus,
rejetée ou ignorée, en revient aux catacombes. Tout ce qui la faisait
paraître puissante et sûre d’elle-même est en train de s’écrouler.
Mais elle va sortir grandie de l’épreuve. Elle aura, comme Jésus, la passion
d’une humanité nouvelle qui est en train de naître. Nous aimerions tant
appeler fidélité ce qui n’est qu’un attachement crispé à des langages,
des images ou des pratiques religieuses du passé. Nous serons bien obligés un
jour ou l’autre de nous rendre à l’évidence : nous ne sommes pas nés
d’aujourd’hui et nous portons la mémoire d’un passé de recherches, de
luttes et d’espoirs. Mais la foi n’est pas la vertu des ceux qui survivent
du passé. La foi est la vertu des prophètes qui croient que Dieu vient
au-devant des hommes, que sa parole nous attire vers ce qui n’a encore jamais
existé. Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Elie, le Dieu de Jésus, le Dieu de l’Eglise,
c’est un Dieu qui vient de l’avenir.
camille paul cartuci
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Bonne année de prière, de travail et de joie à tous.