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N°31
Mai 
2002


Les œuvres du Seigneur - La MER. Psaume 104(103) strophe 5 vv 24-26 (suite) camille-paul cartucci

v 24 Qu'elles sont nombreuses, tes oeuvres, Jahwé.
Toutes, avec sagesse, tu les as faites,
La terre est riche de tout ce que tu as créé.

La mer et tout son peuplement

v 25 Voici la mer, immense, à perte de vue,
Là, des animaux, petits et grands, se meuvent en nombre incalculable.
v 26. Là, des navires la parcourent en tous sens,
Et le Léviathan, celui que tu as formé pour s'y ébattre.


Le peuple hébreu n'était pas un peuple de marins. La mer n'a pas été pour lui, comme pour les Phéniciens ou les Grecs, un moyen d'expansion territoriale ou d'aventures, une source de richesses économiques, sauf, passagèrement, sous le règne de Salomon (1 R 9:26-28). Mais la mer, contemplée comme une des grandes oeuvres de Dieu, a été comme un réservoir d'images mythiques et de significations multiples pour l'imaginaire collectif d’Israël.

Merveille de la création (Ps 93:3s), créée par Dieu (Ps 95:5) qui la dompta dès les origines en lui fixant des limites à ne pas franchir, elle reste totalement soumise à son autorité souveraine (Es 51:9; Jb 38:8-11; Prov 8:27s). Et Dieu l'a prouvé au moment du passage de la mer Rouge (Ex 14:16). La force de destruction d'une mer déchaînée (Ez 26:3-4), son impétuosité (Jb 38:8), son immensité (Jb 11:9), la profondeur insondable des abysses (Jon 2:6s), le bruit de son roulis sur les plages sont à la fois redoutables et admirables. Comme l'immensité et la splendeur du firmament, comme la puissance des montagnes, la mer ramène l'homme à ses justes proportions: par l'esprit, il la contient; par le corps, il est écrasé par elle.

La mer, invitée comme toutes les autres créatures, à célébrer son créateur (Ps 69:35; Dn 3:78). est un monde vivant, habité par une flore et une faune extraordinaires. Des millions de poissons vivent de ses ressources. La diversité et la multitude infinie des êtres qui la peuplent suscitent l'admiration et l'émerveillement du psalmiste. Des monstres sillonnent ses profondeurs et se manifestent parfois en surface, pour se rappeler à l'attention des navigateurs (Ps107:23-30). Parmi eux circule Léviathan, "l'animal rampant, le serpent tortueux". Il représente la puissance mythologique, le monstre marin à sept têtes du chaos primitif. Il est le symbole du désordre, des eaux déchaînées et du chaos, l'incarnation de la puissance maléfique hostile à Dieu. Jahwé l'a dompté dès les origines, lors de la création et lors du passage de la Mer Rouge (dans Jb 40:25 à 41:26: Léviathan désigne le crocodile; Ps 89:10-11; Jb 3:8), en même temps que tous les autres monstres marins, du marsouin au cachalot (qui peut mesurer jusqu'à 20 mètres de long et peser près de 100 tonnes), - mais en dehors de la baleine, absente en Mer Méditerranée -. Ces bêtes magnifiques et puissantes, ces forces terribles de la nature, prennent leurs ébats dans les eaux qui leur servent de surface évolutive à l'infini. Les dauphins accompagnent parfois les navires et émerveillent les matelots et les passagers en cabriolant autour des embarcations. Ils évoluent avec autant de grâce dans l'eau que les oiseaux dans les airs ou les guépards dans les savanes. Cette faune fantastique (Jb 12:8), privée de tout contact avec le monde terrestre, vit de la mer qui subvient seule à tous ses besoins.

A la fin des temps, il n'y aura plus de mer (Apoc 21:1), si ce n'est une mer de cristal (Apoc 4:6; 15:2), symbole d'une humanité qui aura retrouvé la transparence et la paix..

Mers et rivières, poissons et tout ce qui se meut dans les eaux, bénissez le Seigneur, célébrez-le à jamais !

(à suivre)

moutons


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