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ASTRES du CIEL et RYTHMES de la
VIE. Psaume 104:19-23 camille-paul
cartucci, metz
v 19 Il a fait la lune pour le calendrier des fêtes et le soleil qui connaît
l'heure de son coucher.
v 20 Tu envoies l'obscurité; voici la nuit, l'heure où s'agitent toutes les
bêtes des forêts.
v 21 Les lionceaux rugissent après leur proie et réclament de toi leur
nourriture.
v 22 Quand le soleil se lève, ils se retirent et vont se coucher dans leurs
tanières.
v 23 L'homme alors sort de chez lui pour aller à son travail et suer jusqu'au
soir.
Le Soleil,
astre divin, reste en permanence identique à lui-même. La Lune en revanche est
un astre qui croît, décroît et disparaît; sa vie est soumise à la loi
universelle du devenir, de la naissance à la mort. Dans le calcul du temps,
grâce à la modification de son apparence, la lune matérialise l'idée même
de "cycle", en passant par 4 formes (ou
phases) différentes et caractéristiques avant de
revenir à son point de départ. Ce cycle se produit en une période de 29
jours, 12 heures, 44 minutes, 3 secondes appelée lunaison. Pendant trois nuits,
le ciel étoilé reste sans lune. Mais cette mort apparente, jamais définitive,
est suivie d'une renaissance en "la nouvelle lune". Le mois de 29
jours 12 heures 44 minutes 3 secondes commence donc avec la nouvelle lune (néoménie
festive) et il comprend les jours qui séparent
deux nouvelles lunes. Cette périodicité (peri
odo") sans fin fait de la lune l'astre des
rythmes de la vie, celui qui contrôle tous les phénomènes vitaux soumis à la
loi du devenir cyclique: eaux, pluie, végétation, fertilité. Le temps concret
de l'existence fut ainsi mesuré partout selon les phases de la lune. De nos
jours encore, certaines peuplades nomades qui vivent de la chasse et de la
cueillette (Jäger und Sammlervölker)
n'utilisent que le calendrier lunaire. Les Germains mesuraient le temps d'après
la nuit. Des vestiges de cette mesure archaïque se sont perpétués dans les
traditions populaires européennes où certaines fêtes sont célébrées de
nuit comme la nuit de Noël, de Pâques, de la saint Jean, etc. Dès l'époque
néolithique, en même temps que la découverte de l'agriculture, le même
symbolisme a relié entre eux la lune, les eaux, la pluie, la végétation, la
fertilité des sols, la fécondité des vivants, le destin de l'homme après la
mort.
Le Soleil, lui, a une révolution plus grande et fermée elle aussi sur
elle-même. En un peu plus de 365 jours (alors
que la révolution de la lune est d'un peu plus de 354 jours),
le soleil apparent revient à la même place, après être passé également par
4 étapes majeures appelées solstices (d'hiver
et d'été)
et équinoxes (de printemps et d'automne).
En mettant en comparaison le Mois (cycle
lunaire en 4 étapes) et l'Année
(cycle solaire en 4 étapes également, liées aux saisons de notre planète),
on a une base commune à ces deux systèmes partiels, faite de l'alternance
régulière du jour et de la nuit: c'est le Jour. On choisit, comme point
de départ du décompte, le moment privilégié où le jour est égal à la
nuit, juste après l'hiver, c'est-à-dire l'équinoxe de printemps, point vernal
de deux passages consécutifs du soleil (365 jours) et de la lune (354 jours).
Une mesure rigoureuse du temps qui permettrait à partir de là de fixer un
calendrier cohérent relève de l'exploit.
Pour les israélites, l'année est solaire, le mois lunaire et le calendrier
luni-solaire. Les hébreux, pour épouser les rythmes de la nature dont ils sont
proches, pour respecter, à l'intérieur d'un cycle de 19 ans, le synchronisme
lunaire-solaire, pour harmoniser le calendrier luni-solaire avec le rythme des
saisons, ont corrigé le retard du mois lunaire sur le mois solaire en
intercalant régulièrement dans son année un treizième mois lunaire.
Cette alternance des jours et des nuits a pour conséquence biblique de
permettre une cohabitation paisible et sans agressivité
(contrairement
à celle qu'on connaît ailleurs), un contrat
tacite de convivialité entre deux mondes de la création naturellement
hostiles: entre les hommes, qui sortent des maisons dès qu'il fait clair soleil
et qui travaillent tant qu'il fait jour et les animaux non domestiqués, qui
sortent des fourrés et des tanières obscures dès qu'il fait nuit. Au rythme
des saisons, des mois et des jours, le monde des vivants célèbre, par son
activité programmée, en chœurs alternés, la providence permanente de Dieu
pour l'ensemble de ses créatures. Les êtres vivants se partagent, à tour de
rôle, en seigneurs de la création, l'espace divin du Dieu de l'univers.
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Nouvelles : le nouveau Conseil de fabrique
A la suite du décret préfectoral demandant le renouvellement des membres du conseil de fabrique tous les 18 ans (3 mandats de 6 ans au maximum), nous disons toute notre reconnaissance pour leur fidélité et leur dévouement à Henri DENIS, à Jacqueline LAGOUTTE et à Eliane SOUQUE.
Nous remercions ceux qui ont accepté de prendre la relève : Marie-Claire JEHL, Sylvie SCHERER et Yann DENIS.