N°27
Décembre 2001


L'EAU, don des Cieux. Psaume 104 (103) Strophe 3: versets 10-12 (suite)              camille-paul cartucci, metz

v 10 Dans les ravins tu fais jaillir les sources; elles trottinent au milieu des montagnes.
v 11 Elles abreuvent toutes les bêtes des champs; les ânes sauvages y étanchent leur soif.
v 12 Les oiseaux du ciel demeurent près d'elles. Sous la feuillée, ils donnent de la voix.

La terre nue, arrachée à l'océan primitif, solidement établie et sécurisée, va pouvoir accueillir la vie, grâce à l'eau. L'eau, cette ressource naturelle précieuse et vulnérable entre toutes, est la matière première indispensable à la naissance du vivant et à la fertilité de la terre. Pour la Bible, il y a de l'eau salée qui borde la terre (mer), de l'eau qui tombe du ciel comme une bénédiction (pluie), de l'eau rafraîchissante qui sort de la terre et qui est un point de rencontre entre les humains (les sources). Les Hébreux savent que les nuages produisent la pluie, mais ils ne savent pas d'où viennent les sources. Ils savent en revanche que les sources qui jaillissent dans les régions montagneuses fournissent l'eau indispensable à la flore et à la faune des montagnes, des collines et des vallées. Voilà pourquoi ils prient le Seigneur de la Création d'assurer à Israël la prospérité par la transformation du désert en étang et de la terre aride en fontaines (Es 41:18s; Es 43:20) et voilà pourquoi aussi "le peuple que Dieu s'est formé publiera ses louanges" (Es 43:21). "Dieu visite la terre et la fait regorger; il arrose ses sillons, les détrempe d'averses; les pacages du désert ruissellent; les prairies se revêtent de troupeaux, les vallées se drapent de froment" (Ps 65:10-14). Tant il est vrai que la sécheresse est un fléau destructeur qui produit la famine, la maladie et la mort lorsqu'elle est naturelle; un fléau redouté lorsqu'elle est une punition divine: "Par ma menace, je vais dessécher la mer; les poissons y mourront de soif " (Es 50:2).
Dans cette nature vivante, l'âne sauvage, qui vit loin de toute zone habitée, recherche très loin des traces de verdure pour se nourrir
(Jb 6:5). Il représente le type d'animal qui doit subsister hors de toute présence et de toute action humaines. Dans cette nature, les oiseaux, ces errants qui "traversent les airs sans qu'on découvre un vestige de leur trajet" (Sag 5:11), se réfugient le soir dans les branchages épais des arbres qui verdissent au bord des ruisseaux (Ps 1:3). Là encore, loin des hommes, c'est Dieu qui, dans sa providence, les nourrit, les vêt et les désaltère.
Tous sont invités à célébrer les bienfaits de Dieu
: "Vous, pluies et rosée, bénissez le Seigneur" (Dn 3:64).
Et nous ? Que faisons-nous de cette ressource, si indispensable à la vie et si fragile ?
Les problèmes d'eau dans le monde se ramènent aujourd'hui à 5 types: pénurie d'eau chronique; sécheresse; pollutions; inondations; maladies hydriques (
érosion des sols, sédimentations).
En 2001, près de 10.000 enfants meurent chaque jour de maladies liées à des eaux polluées.
En 2020, le pape aura cent ans; il y aura de 6 à 8 milliards d'habitants sur la terre et la population urbaine sera deux fois plus importante que la population rurale.
Certes, l'eau abonde sur notre planète puisqu'elle recouvre plus de 70 % de sa superficie, avec une quantité finie de 1380 millions de Km3
(kilomètres cubes), mais il s'agit pour l'essentiel des eaux de mer salées (1344 millions de Km3) et des eaux douces solides (28 millions de Km3 de banquise et de glaciers, loin des zones habitées). Seul un million de Km3 est accessible sous forme d'eau douce utilisable par l'homme, et la part dite renouvelable (flux moyen annuel recyclable sous l'effet de l'énergie solaire) ne s'élève qu'à 40.000 Km3.
Il faut donc changer nos comportements et notre vision angéliste des choses. Don de Dieu, patrimoine de la nature, l'eau est une ressource indispensable, vulnérable, limitée. Soyons solidaires; ne gaspillons jamais l'eau. Un peuple sans eau est un peuple sans pied à terre. Et sans grande espérance de vie !


A LA DECOUVERTE DE LA CULTURE RELIGIEUSE EN MILIEU SCOLAIRE. Christine Barbazanges

A la rentrée de septembre 2001, les élèves des établissements privés catholiques de Moselle ont découvert un nouveau cours : celui de culture religieuse.
La décision d’enrichir cette année le programme des classes1 de 6ème et de 2nde a été prise par la direction de l’Enseignement Catholique, à la demande des chefs d’établissements. Ces derniers constataient, chaque année davantage, d’une part, le peu de connaissances de leurs élèves et, d’autre part, le nombre sans cesse croissant d’élèves non baptisés ou fidèles d’autres religions, voire adeptes de la religion la plus répandue aujourd’hui, celle du refus de toute contrainte.
La mondialisation de l’information nous rend proches de cultures et de pays lointains. Les échanges de population mettent en contact des personnes ayant un patrimoine culturel et religieux très différent et ces différences paraissent souvent menaçantes. Les possibilités de malentendus, qui font le lit de l’intolérance, sont alors nombreuses.
« Mieux se connaître, pour mieux se comprendre et mieux vivre ensemble » pourrait être la devise de ce cours qui, à travers différents thèmes, présente les fondements des religions traditionnelles, du judaïsme, de l’islam, du christianisme, des religions orientales…
Là où le catéchiste de n’importe quelle religion veut transmettre sa propre foi et les fondements même de sa religion et amener l’enfant à une démarche de foi, à dire  : « oui, je crois », l’enseignant en culture religieuse souhaite, par une démarche scientifique, expliquer le pluralisme religieux de notre monde, afin que son élève puisse dire  :  « Je connais, je comprends ».
Dans le diocèse de Metz, le rôle d’enseignant en culture religieuse a été dévolu à des professeurs de religion catholique qui s’appliquent à rester rigoureusement neutres. Etant de ces enseignants, j’ai personnellement promis à mes élèves une tournée générale de Carambar s’ils me prennent en flagrant délit de christianisme affiché.
Mais nombreux sont les parents qui inscrivent leurs enfants dans l’enseignement catholique afin qu’ils reçoivent également une éducation chrétienne. La culture religieuse ne prend pas du tout la place de la catéchèse qui est conservée. Les deux ont leur importance, et, pour de jeunes catholiques, elles sont complémentaires. Les élèves qui appartiennent à d’autres religions ne participent pas à l’heure de catéchèse, mais il est fréquent qu’ils apprennent quelque chose sur leur propre religion au cours de culture religieuse ! Les parents comme les enfants, convaincus de l’importance de la culture religieuse à l’école ont accueilli avec intérêt cette nouvelle matière, bien qu’elle soit soumise à évaluation notée, façon supplémentaire d’affirmer son importance, tant il est vrai que les élèves considèrent davantage les matières qui « comptent dans la moyenne… ! » Christine Barbazanges.
1 L’année prochaine, ce cours s’étendra à la 5ème et à la 1ère, pour ainsi, en 4 ans, gagner l’ensemble des classes du secondaire


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