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L'EAU, don des Cieux. Psaume 104 (103) Strophe 3: versets 10-12 (suite) camille-paul cartucci, metz
v 10 Dans les ravins tu fais jaillir les sources; elles
trottinent au milieu des montagnes.
v 11 Elles abreuvent toutes les bêtes des champs; les ânes sauvages y
étanchent leur soif.
v 12 Les oiseaux du ciel demeurent près d'elles. Sous la feuillée, ils donnent
de la voix.
La terre nue, arrachée à l'océan primitif, solidement
établie et sécurisée, va pouvoir accueillir la vie, grâce à l'eau. L'eau,
cette ressource naturelle précieuse et vulnérable entre toutes, est la
matière première indispensable à la naissance du vivant et à la fertilité
de la terre. Pour la Bible, il y a de l'eau salée qui borde la terre (mer), de
l'eau qui tombe du ciel comme une bénédiction (pluie), de l'eau
rafraîchissante qui sort de la terre et qui est un point de rencontre entre les
humains (les sources). Les Hébreux savent que les nuages produisent la pluie,
mais ils ne savent pas d'où viennent les sources. Ils savent en revanche que
les sources qui jaillissent dans les régions montagneuses fournissent l'eau
indispensable à la flore et à la faune des montagnes, des collines et des
vallées. Voilà pourquoi ils prient le Seigneur de la Création d'assurer à
Israël la prospérité par la transformation du désert en étang et de la
terre aride en fontaines (Es 41:18s; Es
43:20) et voilà pourquoi aussi "le
peuple que Dieu s'est formé publiera ses louanges"
(Es 43:21).
"Dieu visite la terre et la fait regorger; il arrose ses sillons, les
détrempe d'averses; les pacages du désert ruissellent; les prairies se
revêtent de troupeaux, les vallées se drapent de froment" (Ps
65:10-14). Tant il est vrai que la sécheresse est
un fléau destructeur qui produit la famine, la maladie et la mort lorsqu'elle
est naturelle; un fléau redouté lorsqu'elle est une punition divine: "Par
ma menace, je vais dessécher la mer; les poissons y mourront de soif " (Es
50:2).
Dans cette nature vivante, l'âne sauvage, qui vit loin de toute zone
habitée, recherche très loin des traces de verdure pour se nourrir (Jb
6:5). Il représente le type d'animal qui doit
subsister hors de toute présence et de toute action humaines. Dans cette
nature, les oiseaux, ces errants qui "traversent les airs sans qu'on
découvre un vestige de leur trajet" (Sag
5:11), se réfugient le soir dans les branchages
épais des arbres qui verdissent au bord des ruisseaux (Ps
1:3). Là encore, loin des hommes, c'est Dieu qui,
dans sa providence, les nourrit, les vêt et les désaltère.
Tous sont invités à célébrer les bienfaits de Dieu:
"Vous, pluies et rosée, bénissez le
Seigneur" (Dn 3:64).
Et nous ? Que faisons-nous de cette ressource, si indispensable à la vie et si
fragile ?
Les problèmes d'eau dans le monde se ramènent aujourd'hui à 5 types: pénurie
d'eau chronique; sécheresse; pollutions; inondations; maladies hydriques (érosion
des sols, sédimentations).
En 2001, près de 10.000 enfants meurent chaque jour de maladies liées à des
eaux polluées.
En 2020, le pape aura cent ans; il y aura de 6 à 8 milliards d'habitants sur la
terre et la population urbaine sera deux fois plus importante que la population
rurale.
Certes, l'eau abonde sur notre planète puisqu'elle recouvre plus de 70 % de sa
superficie, avec une quantité finie de 1380 millions de Km3 (kilomètres
cubes), mais il s'agit pour l'essentiel des eaux de
mer salées (1344 millions de Km3)
et des eaux douces solides (28 millions de
Km3 de banquise et de glaciers, loin des zones habitées).
Seul un million de Km3 est accessible sous forme d'eau douce utilisable par
l'homme, et la part dite renouvelable (flux
moyen annuel recyclable sous l'effet de l'énergie solaire)
ne s'élève qu'à 40.000 Km3.
Il faut donc changer nos comportements et notre vision angéliste des
choses. Don de Dieu, patrimoine de la nature, l'eau est une ressource
indispensable, vulnérable, limitée. Soyons solidaires; ne gaspillons jamais
l'eau. Un peuple sans eau est un peuple sans pied à terre. Et sans grande
espérance de vie !
A LA DECOUVERTE DE LA CULTURE RELIGIEUSE EN MILIEU SCOLAIRE. Christine Barbazanges
A la rentrée de septembre 2001, les élèves des
établissements privés catholiques de Moselle ont découvert un nouveau cours :
celui de culture religieuse.
La décision d’enrichir cette année le programme des classes1
de 6ème et de 2nde a été prise par la direction
de l’Enseignement Catholique, à la demande des chefs d’établissements. Ces
derniers constataient, chaque année davantage, d’une part, le peu de
connaissances de leurs élèves et, d’autre part, le nombre sans cesse
croissant d’élèves non baptisés ou fidèles d’autres religions, voire
adeptes de la religion la plus répandue aujourd’hui, celle du refus de toute
contrainte.
La mondialisation de l’information nous rend proches de cultures et de pays
lointains. Les échanges de population mettent en contact des personnes ayant un
patrimoine culturel et religieux très différent et ces différences paraissent
souvent menaçantes. Les possibilités de malentendus, qui font le lit de l’intolérance,
sont alors nombreuses.
« Mieux se connaître, pour mieux se comprendre et mieux vivre ensemble »
pourrait être la devise de ce cours qui, à travers différents thèmes,
présente les fondements des religions traditionnelles, du judaïsme, de l’islam,
du christianisme, des religions orientales…
Là où le catéchiste de n’importe quelle religion veut transmettre sa propre
foi et les fondements même de sa religion et amener l’enfant à une démarche
de foi, à dire : « oui, je crois », l’enseignant en culture
religieuse souhaite, par une démarche scientifique, expliquer le pluralisme
religieux de notre monde, afin que son élève puisse dire :
« Je connais, je comprends ».
Dans le diocèse de Metz, le rôle d’enseignant en culture religieuse a été
dévolu à des professeurs de religion catholique qui s’appliquent à rester
rigoureusement neutres. Etant de ces enseignants, j’ai personnellement promis
à mes élèves une tournée générale de Carambar s’ils me prennent en
flagrant délit de christianisme affiché.
Mais nombreux sont les parents qui inscrivent leurs enfants dans l’enseignement
catholique afin qu’ils reçoivent également une éducation chrétienne. La
culture religieuse ne prend pas du tout la place de la catéchèse qui est
conservée. Les deux ont leur importance, et, pour de jeunes catholiques, elles
sont complémentaires. Les élèves qui appartiennent à d’autres religions ne
participent pas à l’heure de catéchèse, mais il est fréquent qu’ils
apprennent quelque chose sur leur propre religion au cours de culture
religieuse ! Les parents comme les enfants,
convaincus de l’importance de la culture religieuse à l’école ont
accueilli avec intérêt cette nouvelle matière, bien qu’elle soit soumise à
évaluation notée, façon supplémentaire d’affirmer
son importance, tant il est vrai que les élèves considèrent davantage les
matières qui « comptent dans la moyenne… ! » Christine
Barbazanges.
1 L’année
prochaine, ce cours s’étendra à la 5ème et à la 1ère,
pour ainsi, en 4 ans, gagner l’ensemble des classes du secondaire