N°24 |
Il était une fois un inconnu sur la terre….. camille-paul cartucci
Certains êtres semblent près de Dieu. Des hommes qui expriment par leur visage et par tout leur corps cette proximité, comme s'ils n'appartenaient pas vraiment au monde humain, mais qu'ils étaient déjà d'un autre monde. Comme s'ils savaient quelque chose de plus, comme s'ils avaient vécu quelque chose de plus.
Ils sont rares. Ce visage apaisé, heureux d'un bonheur inconnu, ces mains fortes, cette stature, cette façon de regarder, de parler, de marcher, tout surprend quand on le rencontre pour la première fois. On ne s'attend pas à trouver cela chez d'autres hommes. La société leur enseigne la ressemblance, la médiocrité, les convenances; la société, c'est-à-dire l'argent, les passions, la possession, les paroles inutiles, les apparences. Et tout à coup, on trouve dans la foule un homme, un seul homme. Un homme aux yeux pleins d'une grande clarté, à l'expression simple et douce. On le regarde, on doute de lui. On pense: ce n'est pas vrai. Il va changer de visage, il va se révéler, sûrement, il va montrer sa nature de tous les jours. Mais il vous regarde en retour si profondément qu'il va au-delà de vos pensées, jusqu'à votre cœur, jusque-là où vibre votre propre clarté. Il vous regarde, il ne vous juge pas. Il reste un peu loin, à l'écart, son sourire est doux, sa voix est calme quand il vous parle. Son visage est beau, grave, expressif, mais pas solennel. Quelqu'un y habite. Ses yeux clairs regardent le monde avec calme, avec mesure. De ses yeux vient une force ancienne, une force qu'on connaît sans pouvoir la nommer. Et cette force tranquille sort de son visage et de son corps, rayonne, s'agrandit. Il y a tellement de force dans sa silhouette qu'on le reconnaîtrait même au milieu d'une foule. Même après cinquante ans de vie, il viendrait jusqu'à vous, il vous regarderait un bref instant avec ses yeux clairs, il sourirait un peu, et ce serait comme si vous retrouviez un être cher après des mois de séparation.
Quels sont ces hommes qui semblent n'avoir jamais d'autre besoin, d'autre désir que cette vie au voisinage de leur Dieu ? Ils sont les plus extraordinaires des êtres. Les soldats, les paysans, les pêcheurs, les savants, les musiciens semblent quelquefois étranges, car leurs gestes créent autour d'eux un mystère. Mais lui, cet homme qui n'a rien fait, qui n'a rien voulu, est né près de son Dieu et n'a pu vivre dans la société des hommes. Seul, sans ami, sans attache, il est comme un visiteur sur la terre, pour une durée sans importance. Il vit d'aumônes, dans des maisons qui ne sont pas les siennes, dans une ville et un peuple où il n'est pas chez lui, dans un siècle où il est né par hasard. Homme de son Dieu, vivant dans sa coule blanche à la porte des villes pauvres ou bien ermite dans une chambre sombre. Il n'est d'aucune religion, il est seul et de lui-même, faible, mortel, mais sa force est semblable à la vie qui ne peut pas finir.
Quand on le rencontre, un jour, au milieu de la foule, passant, un peu lointain, quand il vous regarde tranquillement et sourit, dit quelques mots sans importance puis s'en va, vous sentez une émotion que vous ne comprenez pas bien, et l'étonnement entre en vous et vous rend vide, parce que vous savez que vous avez enfin rencontré la personne humaine. C'est la paix, l'espérance et la joie, et quelque chose en vous veut se former, s'embellir, devenir nouveau.
Mots d'esprit
"J'ai mon toit qui fuit quand il pleut. J'ai fait venir à plusieurs reprises l'expert de l'assurance pour faire constater les dégâts. Mais quand l'expert est là, il ne pleut pas et le toit ne fuit pas et, quand il pleut, le toit fuit et l'expert n'est pas là. Que faire ?"
"J'ai reçu une branche sur la tête alors que je faisais une petite sieste au soleil pendant la pause. Pensez-vous qu'il s'agisse d'un accident du travail ?"
"Mon assureur m'a dit qu'il avait suspendu mon assurance, mais il ne m'a pas dit où."
"J'ai bien compris que je devais vous déclarer le sinistre dans les cinq jours, mais était-ce cinq jours avant ou cinq jours après ?" (assurances)
"Depuis que le médecin a dit à mon mari de prendre la courtisane, il va mieux".
"Je vous informe que mon mari est décédé comme convenu le 12 mai".
"C'est affreux. Ma vue baisse à vue d'œil ".
"Je viens d'épouser une veuve de guerre. Ai-je droit au titre d'ancien combattant ?"
"Je ne vois vraiment pas pourquoi vous me reprochez de ne pas porter de casque, en faisant de la moto, puisque c'est mon pied qui est écrasé et pas ma tête".
"Je n'ai guère eu le temps de voir le piéton, car il a immédiatement disparu sous la voiture".
"Au sujet de mon assurance-vie: ai-je intérêt à décéder tout de suite ou dois-je attendre l'âge de la retraite ?" (assurances)
"Depuis que mon mari est mort, il n'y a plus de bêtes à cornes à la maison. Dites-moi maintenant ce qu'il faut faire pour le sortir de la caisse" (Sécurité sociale).
"Le plaignant affirme que le chien errant a détruit son pantalon et ce qu'il y avait dedans" (rapport de police).
"Le blessé souffre d'un traumatisme crânien à la fesse droite ".
"Le belge demande sa route à un suisse. Le suisse lui répond: "Quand on ne sait pas, on va pas".
"Le cul de jatte travaillait d'arrache-pied pour réussir ses examens, pendant que le cardiologue travaillait à contre-cœur durant les vacances".
Bonnes et reposantes vacances à tous !