N°20
Février 2001


MOÏSE le leader charismatique camille paul cartucci, metz

Au déluge, Dieu alla jusqu'à regretter d'avoir fait l'homme parce que la méchanceté et la violence s'étaient répandues sur toute la terre. Il fallait tout reconstruire en repartant sur d'autres bases: c'est ce qu'il fit, avec Noé le juste, avec Abraham le fidèle, avec Moïse le leader massimo.

Dieu en effet avait d'abord proposé la Torah aux Nations. Mais chacune y avait trouvé un commandement en contradiction avec sa culture. Dieu a donc pris acte, du Déluge où il faillit tout détruire à Babel où il menaça de tout disperser, de l'impossibilité pour son projet d'être porté par la masse de l'humanité, traversée de contradictions insurmontables. Voilà pourquoi il fallait susciter, après Noé et Abraham, un peuple vierge de toute histoire et dont la culture serait la Torah même. Ce sera Israël, né comme peuple dans un autre peuple, celui d'Egypte et qui sera contraint d'accepter la Torah sous peine de voir le monde retourner au tohu-bohu d'avant la création.

Les 10 Paroles furent ainsi proclamées dans un lieu ouvert et neutre, au désert, au sommet du Sinaï. Si la Torah avait été donnée en terre d'Israël, elle aurait risqué une récupération particulariste. En revanche, c'est en partant d'une expérience universaliste comme celle du désert qu'Israël a pu entrer dans la Terre Promise.

Cette élection fait donc du peuple choisi un peuple responsable de la Torah. Or, la Torah est tout autant un fardeau qu'un privilège. Un juif en effet doit observer 613 commandements, là où un non-juif n'a que les 7 principes de la loi naturelle à respecter, les loi noahides (cf la lettre de décembre 2000). Certes, les 613 commandements, qui sont de couleurs différentes, ornementeront la tunique bariolée que le juif pieux emporte à sa mort au ciel. Mais il reste qu'ils sont lourds à porter, au point qu'il y eut souvent des tentatives répétées et combattues par les prophètes, d'abandonner l'élection. Nous voulons être un peuple comme les autres, et non un peuple saint, ("goï hakadosh") séparé des autres. Mais l'urgence du salut universel l'emporta sur les réticences et conduisit le peuple de Moïse à répondre à Dieu: "Nous ferons et nous comprendrons".

Moïse fut l'artisan de cette parturition. A la différence d'un Scipion, d'un Alexandre ou d'un César, Moïse était un chef âgé. De plus, ce diplomate, ce tribun populaire était affligé d'une infirmité de la langue qui ne saurait avoir été inventée (Ex 4:10-16). Il apparaît donc moins comme un chef doué que comme un personnage charismatique (Héb 11:23-29). C'était, comme tel, le plus humble des enfants des hommes (Nb 12:3). Il est resté dans la tradition du peuple le sauveur suscité par Dieu, ce Dieu qui fit alliance avec son peuple par son intermédiaire, qui prit fait et cause pour les petits, les faibles, les sans défense. les sans-droits, les victimes de la violence et qui donna la Loi pour que soient reconnus le droit du frère tout autant que la justice de Dieu. La loi donnée à Moïse et, par lui, à toute la terre, n'est pas simplement un austère recueil d'interdits, mais un nouveau mode de vie, de nouvelles manières collectives de penser, d'agir et de vivre juste qui exigent une vigilance éthique de tous les instants. Que vienne à disparaître la pratique de la Loi, ce serait de suite le règne de la violence et le retour au chaos !

Tout Israël fut témoin de la prouesse et des hauts faits accomplis par Jahwé pour son peuple, contre les Egyptiens. Le peuple hébreu craignit Jahwé qui se nomme "Celui qui fait être ce qui n'est pas, Celui qui a fait la création et avec elle toute l'humanité". Il eut foi en Jahwé son libérateur et en Moïse son serviteur (Ex 14:31). Et il comprit qu'il reçut les commandements et la Loi de Celui qui disait: "Ne va pas te dire en ton cœur : c'est à la puissance du poignet que je suis arrivé à cette prospérité, mais souviens-toi que c'est le Seigneur ton Dieu qui t'a donné, par la parole que tu mets en pratique, la force d'arriver à cette prospérité"(Dt 8:17-18).

E.A.P. l'Equipe d'Animation Pastorale: tous ceux qui sont baptisés ont pour vocation de travailler à la Venue du Règne et à dire l'Evangile à tous.

La diversité des charismes de l'Esprit permet à chacun d'exercer dans l'Eglise sa vocation particulière au service de l'ensemble du corps ecclésial.

L'Equipe d'animation pastorale est un groupe de personnes à qui l'Eglise demande d'exercer, pendant un certain temps, une responsabilité apostolique précise dans la communauté en lien étroit, loyal et charitable avec le prêtre nommé pour le service pastoral de cette communauté, avec les autres membres de l'équipe et avec les différentes équipes à l'œuvre dans cette même paroisse.

Mission: l'E.A.P. doit veiller à la vitalité de la communauté chrétienne. Participant à l'exercice de la charge pastorale du prêtre envoyé à cet effet, sa mission consiste à célébrer la prière collective dans la liturgie, à annoncer l'évangile des merveilles de Dieu et à être au service des plus démunis.

Composition: l'équipe comprendra au maximum 10 personnes. Sont membres "de droit" le curé modérateur qui détient la charge pastorale de l'ensemble pastoral territorial; les ministres ordonnés (prêtres, diacres) qui sont sur cet ensemble territorial; les animateurs laïcs en pastorale. Sont membres "choisis" ou "élus" des religieux, des laïcs résidant sur le territoire pastoral.

Répartition des tâches: chaque membre de l'E.A.P. doit être plus directement attentif à une tâche précise: catéchèse, liturgie, diaconie, visite des malades et accompagnement des mourants, préparation aux sacrements, pastorale des jeunes, liens avec les mouvements apostoliques, questions matérielles et administratives.

En outre, l'Equipe restera toujours en lien avec le Conseil pastoral interparoissial dont elle est l'écho, avec l'archiprêtré, avec le conseil de fabrique, avec les mouvements apostoliques, avec la vie du diocèse.

Vie de l'équipe: un esprit d'équipe fraternel animera chacun des membres de l'équipe, ainsi qu'un esprit d'ouverture, de discrétion, d'efficacité, d'accueil, dans la foi, à toute forme de collaboration, d'entraide et de partage.

Un membre de l'équipe assurera le secrétariat pour que reste une trace écrite des débats.

Les réunions pourront avoir lieu une fois par mois, dans un lieu choisi.

Après s'être donnée un ou deux objectifs précis, l'équipe se mettra au travail et fera à chaque réunion une révision de la tâche accomplie ou non et de la tâche à poursuivre. Annuellement se fera une évaluation du travail de l'ensemble de l'équipe.

Formation: une mission en Eglise ne s'improvise pas. En 1978, l'ancien évêque de Metz, Mgr P.J. Schmitt avait chargé le père Ruer, chanoine de la cathédrale, l'abbé c.p.cartucci et quelques spécialistes en communication de créer une Ecole diocésaine de formation des animateurs de paroisses. Ce fut l'EDACE: elle existe toujours et elle est chargée de donner à chaque animateur, en deux ans, la formation nécessaire pour assumer correctement sa mission.

Financement: les frais de déplacement et de formation seront indemnisés par le Conseil de Fabrique de la paroisse.

Durée des mandats: un mandat de trois ans, renouvelable une fois semble être la bonne mesure, compte-tenu de la nécessité d'un certain renouvellement des équipiers.

Reconnaissance officielle: l'E.A.P. recevra une lettre de mission signée par une autorité diocésaine et les noms de ses membres seront affichés au fond de l'église.

Etant un organe officiel, elle sera installée officiellement au cours d'une cérémonie liturgique.

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