La vie de Saint Chrodegang
camille paul cartucci, metz


St chrodegang1b.JPG (58076 octets) La communauté de paroisses ste Thérèse-st Symphorien a choisi comme patron commun st CHRODEGANG. Sa vie a été écrite par Paul Diacre. Elle est étroitement liée à l'histoire de l'Austrasie, de la fin des Mérovingiens à l'avènement des Carolingiens. Qui était celui qui fut, comme pasteur, l'un des plus grands évêques de METZ ?

Saint CHRODEGANG naît en 712 près de Liège. Ses parents sont des proches de Charles Martel, maire du palais. En 722, Chrodegang a 10 ans. Il est placé pour ses études à l'abbaye belge de st Trond. En 732, à 20 ans, il est nommé à Metz, à la cour de Charles Martel, qui vient de repousser les Arabes à Poitiers. En 737, à 25 ans, il devient chancelier de Charles Martel. En 742, Chrodegang a 30 ans. Il ajoute à ses fonctions, après la mort de Charles Martel, celle d'évêque de Metz. Il est ordonné le 1er octobre. A 36 ans, en 748, il fonde, dans la solitude de vastes forêts, l'abbaye de Gorze, soumise à la règle de st Benoît, avec des moines venus de Rhénanie. Ils seront vite assez nombreux pour essaimer en Bavière et en Alsace. En 752, Chrodegang a 40 ans. Pépin le Bref vient d'être sacré roi de France. Il choisit Chrodegang pour une ambassade délicate à Rome auprès du pape Etienne II, menacé par les Lombards. Chrodegang ramène le pape à st Denis, avec des chantres qui furent à l'origine de l'école grégorienne de Metz, et l’accompagne durant son séjour en Francie (de 753 à 755). Chrodegang est considéré comme le fondateur de cette Schola Cantorum.. Le chant dit grégorien et les usages liturgiques de Rome se répandirent dans tout le pays, malgré les hésitations du clergé franc à délaisser les coutumes gallicanes.

Chrodegang assista à plusieurs conciles provinciaux: en 753 par exemple, à celui de Verberie. En 754, il prit part au concile de Quierzy-sur-Oise. De ce concile, il faut retenir une affirmation majeure pour la théologie du salut : "Deus omnipotens omnes homines SINE EXCEPTIONE salvos fieri vult". En 755, Chrodegang participe au concile de Verneuil et, en 757, à celui de Compiègne. Les conciles réformateurs dénonçaient la décadence du clergé. En 754, à 42 ans, Chrodegang publie une règle de vie des chanoines, inspirée de st Augustin, et fait du chapitre de la cathédrale une communauté régulière. Le terme de "chanoine" ou "homme-canon" apparaît déjà en 536. Les prêtres de la ville épiscopale étaient tenus à la vie commune et à l'office de chœur, tout en menant une activité pastorale, notamment la prédication. Le regroupement du clergé amena Chrodegang à construire des bâtiments communautaires, à embellir la cathédrale et à restaurer plusieurs des 34 églises que comptait alors la ville. Le pape en fait son légat pour les diocèses d'Austrasie. En 764, Chrodegang reçoit du pape les reliques des saints martyrs romains, pour Gorze, St Avold et Lorsch, près de Worms, en Bavière. A 54 ans, le 6 mars 766, Chrodegang meurt à Metz, après "23 ans, 5 mois et 5 jours d'épiscopat". Son corps est inhumé à l'abbaye de Gorze, à laquelle il avait légué de grands biens.

Son nom offre bien des variantes: Chrodegangus, Chrotgandus, Godegrand, Rotgandus, etc. La rue messine qui lui est dédiée l'écrit Chrodegand. C'était aussi l'orthographe dans la liturgie du diocèse, jusqu'à la récente réforme, où il est redevenu Chrodegang.

La fête liturgique de st Chrodegang fut longtemps célébrée à l'anniversaire de sa mort, le 6 mars. Restant toujours éclipsée par le carême, elle a été transférée au 3 octobre, anniversaire de son ordination épiscopale.

Les reliques du saint furent transférées de Gorze à l'abbaye messine de st SYMPHORIEN, pour des raisons de sécurité. Elles y furent conservées jusqu'à la Révolution, où elles furent dispersées. Il en reste aujourd'hui une part à la cathédrale.

La seule église diocésaine qui lui soit dédiée est celle d'Althorn, dans le pays de Bitche, auquel on revient toujours.

En 1965, le diocèse de Metz célébra le 12èmecentenaire de la mort de st Chrodegang, archevêque, 36èmesuccesseur de saint Clément sur le siège épiscopal de Metz. On rappela alors le triple renouveau dont l'évêque fut à l'origine: liturgique, pastoral et monastique. Chrodegang, en fidèle disciple de st Benoît, voulait une liturgie diocésaine de qualité; il recommandait à ses clercs, outre la vertu d'humilité, la fidélité quotidienne à la "lectio divina", la lecture perm

Parole de Dieu et une charité vraiment apostolique.

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