Sommaire:
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Introduction
L'île inhabitée
Les pépinières
Les premières maisons en 1904
Début de l'urbanisation
Inondations de 1947
L'école
L'église
L'île aujourd'hui
Les inondations de 1983
Derniers aménagements
La population______________________________________
Vestige alluvionnaire de l'ancien lit de la Moselle, au temps où ce cours d'eau occupait toute la largeur du Val de Metz, l'île Saint-Symphorien porte le nom d'une abbaye datant du Xème siècle et située alors aux environs de la Porte Serpenoise, à l'emplacement de l'actuel Palais du Gouverneur. Les moines utilisaient le bras mort de la Moselle comme réserve de poissons et les prés de l'île comme pâturages.
Pendant des siècles, le Pré Vassieux ou pré
Saint-Symphorien reste désert, marécageux et recouvert de
roseaux, avec comme seule population humaine, quelques gardiens
de bestiaux et de rares pêcheurs qui hantent les bords de la
Moselle. Un document du
XVIIIème siècle mentionne que l'île
est partagée alors entre trois propriétaires: les moines qui en
possèdent le centre, le gouverneur de la citadelle qui détient
la prairie face à l'île du Saulcy et Mme de Courcelles pour les
terrains qui confinent à Montigny.
Après la Révolution française, l'abbaye disparaît et ses biens sont dispersés, mais l'île continue à être inhabitable en raison des marécages et des inondations fréquentes. Vers 1840, un projet prévoyait d'y faire passer la voie ferrée Metz-Nancy, mais il n'aboutit pas. Sous l'occupation allemande, l'île est utilisée pour les exercices militaires.
C'est vers cette époque qu'y fut construite une chaussée pour faciliter les liaisons entre les casernes de la ville et les forts de la rive gauche. Ce couloir stratégique, l'actuel boulevard, devint vite l'axe de mise en valeur de l'île. Vers 1902, Mr. H. FRENKEL, horticulteur paysagiste défriche peu à peu les terrains en vue d'y créer une pépinière et, de ce fait, de rendre ces derniers cultivables.
En ce début de siècle, l'île était à la merci des crues redoutables de la Moselle. Malgré cette menace, parcelle par parcelle, Mr. Frenkel, aidé de ses enfants, agrandit les cultures pour arriver en 1925 à domestiquer 10 hectares de l'île ingrate. Pour arroser les plantations, un énorme château d'eau se dressait à côté des hangars. Il réchauffait l'eau à bonne température, pour ne pas agresser les plantations. Ce dernier a d'ailleurs rendu d'énormes services pendant la guerre 1939-1945. En effet, lorsque le pont du Sauvage (actuellement Pont de Verdun) a été détruit en 1944, la. population fut privée de tout approvisionnement en eau et Frenkel a pu y subvenir. Les travaux de défrichage assainissent peu à peu la lande marécageuse qui va devenir le quartier Saint- Symphorien.
Quelques maisons apparaissent sur la route stratégique:
1904 - Ferme Gouth; 1906 - Maison de Mme Humbert (30), qui a tenu
presque un siècle ; 1910 - Bernardy - (24), détruite en 1944
-Mantz - rue du bras mort; Elloy (93) - Puff 16 et 18, rue des
Villas (rue privée). Ets. Pallez - 3 et 5, rue des Pépinières.
Ces maisons sont toujours existantes
. 1910 - De graves inondations perturbent la vie des habitants.
L'île est recouverte de deux mètres d'eau. Pendant plusieurs
dizaines d'années, la population reste assez clairsemée,
quelques maisons sont construites sur le boulevard, quelques rues
adjacentes sont tracées.
1925 - La route stratégique bordée de platanes.
1930 - Rehaussement de la route stratégique de 2 mètres.
1936 - Quelques maisons se construisent de part et d'autre du
boulevard. Le 15 janvier de cette même année, une partie de
l'île est classée, selon le nouveau plan d'aménagement du
territoire.
Ce n'est vraiment qu'après la guerre de 1945 que le quartier
prend peu à peu l'allure qu'il a aujourd'hui et l'on voit
apparaître, selon le mode d'urbanisation de l'époque, deux
tours à chaque extrémités du boulevard.
De petites industries, ébénisterie Flücklinger, garage
Chevalier, Oxygène liquide se mettent à prospérer. L'ancienne
chapelle vit ses premières fondations en 1945, grâce à Mgr.
Heintz et à l'abbé Emile Chateau. Elle fut solennellement
inaugurée le 15 Août 1946, en attendant la construction d'une
église paroissiale, selon les directives de M. Lacuve,
président du Conseil de Fabrique, de l'abbé Chateau avec l'aide
financière de nombreux paroissiens.
1947- Les inondations firent des ravages importants. La
Moselle n'étant pas canalisée, le cheval des Ets Pallez fut
emporté par le courant, les routes ravinées et les plantations
dévastées.
L'ancienne école fonctionnait pendant et après la guerre,
dans des bâtiments en bois au milieu du boulevard
Saint-Symphorien (anciennement Ets. Guirlet), sous la direction
de Mme Scheffler.
Le groupe scolaire Bolzinger (Saint-Symphorien) est inauguré le 30 Octobre 1955 par M. le Sous-préfet Marchand et M. Robert Schuman, en présence de M. Driant, président du conseil général, de M. Mondon, député-maire de Metz, de Mgr. Heintz, évêque de Metz, de M. Bolzinger, alors maire de Longeville et de M. Henry son adjoint. C'est R.Schuman qui coupa le ruban symbolique. Auparavant, le cortège officiel avait inauguré la rue de la Jeunesse. Cette dernière n'était qu'un vague chemin serpentant au milieu de centaines de tas de terre déversés pour relever le niveau naturel du sol. Si un jour, on retourne ce remblai , on y retrouvera des restes de colonnades du temple de garnison.
Les kermesses organisées pour la construction de la nouvelle
église furent légendaires.
Commencée en 1955, l'église actuelle fut solennellement
inaugurée le 14 Avril 1957 par Mgr. Louis, vicaire général.
Pierre Koppe, des ateliers Simminger, en a exécuté les vitraux.
Une statue en bois portant l'épée et la palme du martyr fut
installée plus tard.
Une inscription orne la porte d'entrée "Il n'y a pas
de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on
aime".
En 1960, de nouvelles rues sont aménagées sur l'île, la rue
du Pré Vassieux et la rue des Mésanges.
Les étangs jouxtant le restaurant Portofino furent remblayés et une zone pavillonnaire s'est créée le long de la promenade du site en 1970.
Un vaste plan d'eau aménageable en base nautique se crée sur le bras mort de la Moselle à l'occasion de la construction de l'échangeur autoroutier de Metz-centre en 1960, chantier qui dura plusieurs années.
Le 11 Avril 1983, une digue s'étant rompue en aval,
le boulevard fut recouvert d'eau et beaucoup de maisons eurent
leur cave inondée. Malgré la canalisation de la Moselle, l'eau
atteignit 6 m au Pont des Morts de Metz. On circulait en bateau
dans les rues adjacentes et les canards du plan d'eau se
régalaient de voir leur domaine subitement agrandi. On voyait
les caravanes renversées du camping de Moulins emportées par
une Moselle déchaînée.
En 1990, le lotissement Auer fut réalisé et donna naissance
à une trentaine de pavillons avec deux nouvelles rues baptisées
rue du Chanvé et du Pré-Gourna.
La maison Marie-Noëlle, résidence pour personnes âgées, fut
inaugurée le 1er Août 1994 et n'a jamais désempli depuis son
inauguration. De nombreuses fêtes y sont programmées, entre
autres avec l'école Saint-Symphorien située juste à côté.
En 1890, la population se met à doubler, Longeville étant obligée de loger les militaires. De 774 habitants, elle passe à 1417 en deux ans. De nouvelles casernes furent construites à l'entrée de Longeville-centre et l'île s'étant urbanisée tout au long du siècle, on atteint 4053 habitants en l'an 2000 dont 1850 résident sur l'île St. Symphorien.
Denise Balandras. (Documents Echanges & Culture Longeville-lès-Metz).